Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Union pour l'Arleusis
Pages
Archives
27 décembre 2013

coneil regional :Intervention de Philippe RAPENEAU Président de groupe

GROUPE L’OPPOSITION REGIONALE (UMP – UDI)
Intervention de Philippe RAPENEAU
Président de groupe

 Budget   du  CONSEIL REGIONAL NORD-PAS DE CALAIS

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
A l’occasion de ce débat budgétaire, c’est aux habitants de notre région, à nos concitoyens du Nord-Pas de Calais que je voudrais m’adresser. Eux qui, collectivement, ne se font pas beaucoup entendre, alors qu’ils ont vraiment le sentiment d’un fossé entre leurs préoccupations du quotidien et les réponses des politiques.
Je veux leur dire que nous les écoutons, que nous les entendons et que si l’Etat, lui, se désintéresse de ce territoire, nous, élus de l’Opposition Régionale, nous avons envie de renouer le lien entre eux et nous………….Oui la Région peut être autre chose qu’une Institution lointaine qu’ils identifient mal. Elle peut être l’outil d’amélioration des grandes préoccupations de leur quotidien.
Que nous disent nos concitoyens ?
Ils nous disent que la Région va mal, ça tous les indicateurs sont là pour le confirmer. Mais ils nous disent aussi qu’individuellement ils ne vont pas bien : problèmes d’emploi, de santé, d’accès aux soins, de cadre de vie, de transport et de mobilité personnelle ou professionnelle…
Pourtant, ils ont conscience de vivre dans une Région formidable, faite d’atouts et de richesses : humaine, patrimoniale, culturelle, entreprenante mais qui reste trop souvent la dernière de la classe.
Alors je veux leur dire aujourd’hui : STOP. Il faut que ça change et ça peut changer. Il nous faut rompre avec le passé.
Oui demain ça peut aller mieux. Avec les moyens qui sont les nôtres dans cette formidable Région, nous pouvons, nous voulons, et nous devons être les facilitateurs de votre quotidien.
Il ne s’agit pas de vendre du rêve, ce serait illusoire mais de proposer en associant nos volontés communes une vie bien meilleure à l’échelle d’un territoire qui serait reconnu pour ses atouts et non pour ses errements et les aléas de son passé.
Cette inquiétude dans l’avenir est légitimée par les faits, c’est indéniable, mais elle est renforcée par le sentiment d’habiter une Région laissée pour compte, une Région où manifestement les pouvoirs publics ne font pas assez quand notre population souffre. Peut être parce qu’elle souffre dignement. Et c’est vrai que nos habitants sont dignes ! Ils ne se laissent pas aller, ils ne cassent pas, ils ne brûlent pas !
Pourtant il y a de quoi être révolté. Révolté de voir nos indicateurs toujours dans le rouge.
Notre Région doit cesser de subir et d’être mal traitée.
Car mal traités nous le sommes. En particulier depuis ces 18 derniers mois par un gouvernement qui multiplie les mauvais coups envers notre région.
Les habitants du Nord-Pas de Calais se posent légitimement la question : que fait l’Etat chez nous et pour nous alors qu’il réagit à chaud et à coup de milliards lorsque MARSEILLE brûle ou que la BRETAGNE grogne ?
Que fait l’Etat chez nous et pour nous alors que nous avons engagé une démarche vertueuse, constructive et positive pour notre troisième révolution industrielle ?
Nous accordera-t-il ce droit à l’expérimentation dont nous avons besoin pour la mise en œuvre de notre master plan ? S’il y a bien une région qui mérite ce droit c’est le Nord-Pas de Calais, nous le méritons pour réussir ce beau projet collectif.
Il serait temps que ce gouvernement soit un peu plus attentif à nous, qui faisons des efforts, et que ces efforts soient reconnus et récompensés.
Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à le dire si j’en crois les nombreuses réactions et articles suscités dans notre région par le Plan Bretagne. Vous-même Monsieur le Président l’avez reconnu et déclaré publiquement.
Pour reprendre l’expression d’un journaliste d’un « grand quotidien régional » si « la situation de la Bretagne devient préoccupante, celle de la région est alarmante ». Il ajoutait « pour l’instant les remèdes apportés par le gouvernement aux maux du Nord-Pas de Calais ont un goût de trop peu ».
Que dire du projet le plus emblématique pour notre région, qui doit être la priorité des priorités : Seine Nord. Nous entendrons demain Rémi Pauvros nous dire que tout est désormais prêt, alors même que cela fait des années que c’est prêt !
Habitants du Nord-Pas de Calais, élus, acteurs socio-économiques, nous sommes maintenant suspendus à une seule décision : celle de l’Etat. Qu’attend-il désormais pour lancer ce projet tant attendu par toute une région, créateur de dizaines de milliers d’emplois et facteur de développement et d’attractivité régionale ?
Nous en appelons donc une nouvelle fois au Ministre des Transports - qui n’a toujours pas daigné venir nous voir - au Gouvernement – dont les représentants viennent en Mairie de Lille mais pas au Conseil Régional - au Président de la République. Qu’ils sachent que tout retard supplémentaire dans la réalisation de ce projet, ou pire, tout renoncement, serait inadmissible !
Aux habitants de notre région qui doutent parfois et qui se disent : « que font-ils pour nous ? »
Eh bien, je leur réponds, au nom de l’Opposition régionale, et bien que le temps électoral ne soit pas encore venu, que ni vos choix politiques, ni vos choix budgétaires ne sont à la hauteur des enjeux.
Je veux dire aux habitants de cette région qu’une alternative est possible qui passe par d’autres choix budgétaires et d’autres orientations politiques.
Car quelles sont les priorités des habitants du Nord-Pas de Calais ?
-
          l’emploi et la formation
-
          la mobilité
-
          et la qualité de vie
C’est autour de ces trois priorités que doit s’articuler le budget régional.
Et bien qu’ils sachent que ces trois priorités, nous les faisons nôtres.
L’emploi tout d’abord, devenu par la force des choses LA préoccupation principale.
La Région
a un vrai rôle à jouer. Elle ne doit pas être seulement dans l’accompagnement des politiques de l’Etat ou dans celui d’un faire-valoir politique de l’action gouvernementale. Elle se doit  d’être surtout au 1er plan dans la bataille pour l’emploi.
Avec les leviers qui sont les nôtres, avec les moyens qui sont les nôtres mais éparpillés, ou dilués dans des dispositifs peu efficaces, nous aurions pu, nous aurions dû avoir des résultats bien meilleurs et cesser d’être dans le peloton de queue des Régions.
Dans la crise qui nous frappe, il ne suffit pas de calfeutrer les trous béant laissés par des emplois vacants en finançant par exemple des emplois d’avenir, consommateurs de fonds publics, réponses ponctuelles sans perspective d’avenir pour notre jeunesse
Vous êtes dans le sauvetage, le calfeutrage, mais plus rarement dans l’anticipation et dans l’accompagnement.
Votre politique de l’emploi ne prend d’ailleurs pas assez en compte les spécificités locales. Cet échelon territorial est pourtant essentiel, et nous devrions utiliser l’échelon régional plus à même d’apporter une vision stratégique à la politique de l’emploi, une vision conforme aux besoins du tissu économique régional et aux habitants du Nord-Pas de Calais.
Oui, l’avenir est aux Régions !
Nous devons mener une politique d’action économique qui apporte des réponses pragmatiques, efficaces et concrètes.
L’Opposition Régionale a déjà fait à plusieurs reprises des propositions en ce sens, sur lesquelles vous restez, vous, Majorité, désespérément sourde !
Je rappellerai en particulier notre proposition de création d’une aide directe à l’emploi des jeunes pour les PME. Méthode directe et plus efficace pour inciter les employeurs potentiels à recruter un jeune n’ayant aucune expérience professionnelle.
Ce dispositif a déjà fait ses preuves là où il a été mis en place. Pourquoi vous obstinez vous à ne pas tenter l’expérience ?
Autre proposition très concrète, mettre en place un fonds d’urgence pour accompagner les artisans et les TPE lorsqu’ils rencontrent des problèmes de trésorerie conjoncturels ou ponctuels. Rien ne sert en effet d’intervenir une fois qu’il est trop tard, mais bien d’intervenir au bon moment.
Aider les artisans, répondre aux besoins de nos concitoyens c’est aussi maintenir une offre de service commerciale de proximité. C’est préserver et développer le dynamisme des centres villes.
Cela passe par un véritable fonds de soutien régional pour favoriser le maintien du commerce dans les petites villes et en milieu rural.
Ce besoin est légitime, car nous parlons d’un secteur pourvoyeur d’emplois non délocalisables ! Nous parlons de la préservation d’activités économiques générées par la 1ère entreprise de France, celle des artisans et commerçants !
Bref, il faut une politique plus ambitieuse que celle que vous nous proposez depuis des lustres, et qui se traduit pour 2014 par un budget de l’action économique en baisse. Les hommes et les femmes de cette région attendent un effort supplémentaire en la matière, et pas un effort de maîtrise budgétaire.
Soutenir l’économie, c’est aussi soutenir notre agriculture et le monde agricole qui apporte une contribution majeure à l’économie régionale
Notre agriculture, et nos agriculteurs, méritent bien qu’on leur accorde un intérêt tout particulier et même un intérêt renforcé tant la profession est en souffrance Souffrance qui malheureusement va encore s’accentuer avec la réforme de la Politique Agricole Commune.
Nous devons faire preuve de plus d’ambition pour aider nos jeunes à s’installer en les accompagnant dans leur parcours de formation, dans leur projet d’installation et pendant les premières années de leur activité…
Nos agriculteurs ont besoin de notre aide pour moderniser, diversifier ou convertir leur exploitation et leur production.
Nous devons également accompagner notre industrie agroalimentaire  dans son  développement, dans sa modernisation ainsi que dans sa nécessaire adaptation aux attentes des consommateurs.
Nous devons favoriser et accompagner le développement des circuits courts qui suppriment les intermédiaires et rapprochent les consommateurs des producteurs locaux
Nous devons enfin redoubler d’ambition pour le développement de l’agriculture biologique qui ne parvient pas aujourd’hui à répondre à la demande, de plus en plus importante en volume, de notre industrie agroalimentaire.
Parler économie c’est parler emploi. Et parler emploi, c’est bien évidemment parler formation.
Car la formation C’est un levier important qui prépare les jeunes et les moins jeunes à leur insertion professionnelle durable.
Sur les Lycées, 1ère des compétences de la Région, nous ne voulons plus demain pour les enfants de la Région ces inégalités de moyens qui amènent dans certains territoires des élèves à suivre leurs cours dans des bâtiments ultra modernes, somptuaires, énergétivores et au final pas toujours fonctionnels, tandis que d’autres poursuivent leurs études dans des conditions peu amènes sans qu’ils aient vu l’ombre d’une réhabilitation. La politique de grands travaux parfois menée à grands frais, n’est pas la bonne quand elle laisse sur le bord de la route beaucoup de nos Lycéens
Nous voulons que chaque élève ait le droit d’étudier dans un lycée confortable, accueillant et chauffé mais sans qu’il soit besoin de lui donner l’allure d’un musée d’art moderne. En avons-nous d’ailleurs encore les moyens ?
-
          Nous devons rentabiliser tous les espaces, décloisonner les Lycées qui ne doivent pas être des citadelles réservées à la seule formation initiale classique
-
          Nous devons en faire des lieux ouverts sur le monde du travail et de l’entreprise pour y accueillir la formation continue, l’apprentissage, et les demandeurs d’emplois…
-
          Nous devons utiliser ces milliers de m2 inutilisés dont nous sommes propriétaires comme un  atout pour les jeunes et l’emploi.
Misons aussi sur les nouveaux secteurs comme l’économie verte, l’énergie, la mobilité ou les besoins liés à l’allongement de la vie pour proposer en priorité ces formations qui conduiront nos jeunes à un emploi.
Parce que l’apprentissage est une pédagogie différente de la formation initiale mais qui remplit le même objectif d’acquisition des compétences, il ne doit pas être une crainte de sous formation qui fait encore peur aux parents et aux jeunes.
S’il le faut changeons son nom.
Appelons le « passerelle formation-emploi », valorisons le davantage en prouvant que l’alternance se joue à tous niveaux du BEP à l’Université, métiers manuels ou non.
L’apprentissage ce n’est pas la voie de l’échec mais de la réussite et de l’insertion professionnelle. Les chiffres sont là, ce n’est pas une vue de l’esprit de notre part. L’apprentissage ça marche !
Sortons des discours contradictoires et des annonces intempestives du Gouvernement. Ne reprenons pas le chemin inverse, et quittez vos vieilles lunes qui ne considèrent pas l’apprentissage comme une solution à l’emploi des jeunes.
Vous avez condamné l’apprentissage, nous nous souhaitons, comme à un jeune, lui donner sa chance en lui donnant une image de modernité
Incitons également à l’embauche d’alternants notamment dans les entreprises dans lesquelles ils ont été formés. C’est un investissement à long terme pour le chef d’entreprise et une garantie d’emploi comme une motivation supplémentaire pour le jeune.
Pour cela nous appelons de nos vœux une taxe d’apprentissage régionalisée afin de pouvoir disposer d’un levier important et de moyens.
Ce que nous voulons c’est une jeunesse formée. Avec le bons sens élémentaire de faire correspondre offre et demande.
Nous voulons faire correspondre les formations aux besoins de qualification des employeurs.
Arrêtons avec les formations qui ne répondent  pas aux besoins  exprimés par le monde économique, formations parfois  « occupationnelles » qui ne débouchent sur rien.
Nous proposons d’axer la formation professionnelle vers un public cible qui soit celui des demandeurs d’emplois et celui des jeunes sans qualification,  qui ne sont pas aujourd’hui les 1ers bénéficiaires des formations professionnelles
Le dispositif actuel est en panne.  Il n’y a pas de corrélation entre les moyens injectés en Formation professionnelle dans cette région et les résultats. Il n’y a pas d’insertion professionnelle durable des personnes formées.
L’importance des moyens consacrés aux politiques de formation permanente au sein de la Région justifie que ces politiques de formation soient évaluées et qu’un suivi des actions mises en œuvre à ce titre soit mis en placee pour que les choses changent
C’est pourquoi nous demandons dès 2014 la création d’une mission d’évaluation sur la formation et l’apprentissage en Région afin de comprendre les raisons de l’échec de cette politique, qui est pourtant le préalable indispensable à toute politique d’aide à l’emploi.
A l’issue de cette mission nous proposerons une remise à plat de nos actions de formation pour faire cesser les difficultés profondes d’accès à la formation avant et après l’entrée dans la vie active.
Deuxième grande préoccupation exprimée par les habitants du Nord-Pas de Calais : la mobilité ! Mobilité qui répond à une double nécessité : l’emploi et l’amélioration de la vie quotidienne.
A ce moment de mon propos je veux m’adresser ici aux dizaines de milliers de personnes qui connaissent chaque jour les pires difficultés sur les routes pour accéder aux grands centres urbains, et en premier lieu bien sûr à la métropole lilloise.
Je veux m’adresser aux dizaines de milliers d’usagers des transports en commun, et en premier lieu bien sûr aux usagers des TER qui veulent des transports en commun de qualité, sûrs, avec de bonnes dessertes, régulières.
S’agissant de la route, je veux redire ici, au nom de l’Opposition Régionale, que c’est faire insulte à tous nos concitoyens qui sont bloqués chaque jour dans les bouchons, que de nier la réalité de la thrombose routière de l’agglomération lilloise.
Cette thrombose ce n’est pas un mythe, ce n’est pas une menace, c’est une réalité, vécue quotidiennement par des dizaines de milliers de personnes et à laquelle il nous faut répondre.
Bien évidemment cette réponse doit être collective, associant Etat, Région, Département, Communauté Urbaine.
Bien évidemment cette réponse se trouve dans la complémentarité entre les différents modes de transport.
Mais on ne peut pas nier un de ces modes pour des motifs idéologiques ou dogmatiques.
Alors oui nous pensons qu’il faut continuer d’investir aussi dans les infrastructures routières pour les optimiser, pour les améliorer, et au besoin les créer si c’est la meilleure réponse à l’accessibilité, et au désenclavement de certains territoires.
Il nous faut aussi bien sûr favoriser et développer l’usage des transports en commun. Sur ce point, ce que les usagers attendent, ce sont des transports en commun faciles qui soient une solution pour eux et non pas une accumulation de contraintes.
Le groupe L’Opposition Régionale a déjà fait plusieurs propositions en ce sens, comme le dispositif Inci’TER, pour attirer les habitants du Nord-Pas de Calais vers notre TER.
Nos concitoyens veulent des transports réguliers dans le cadre d’un schéma de desserte pluriannuel offrant une réelle visibilité aux usagers, en particulier à celles et ceux qui utilisent quotidiennement les transports en commun pour se rendre à leur travail. Ils ne doivent pas être à la merci des changements de service chaque année.
Nos concitoyens veulent aussi des trains qui arrivent à l’heure. Sur certaines lignes nous atteignons un seuil critique avec des retards quasi-quotidiens tels que certains usagers voient peser des menaces sur leur emploi. Les réponses de la SNCF, notre prestataire de service, que nous rémunérons très cher pour cela, sont dans ce domaine inacceptables.
S’il le faut nous devons être plus fermes et au besoin appliquer des sanctions financières.
Et il ne s’agit pas seulement de menacer, mais au besoin d’agir.
Je suis ainsi surpris Monsieur le Président qu’après avoir menacé la SNCF de ne pas payer le premier trimestre d’acompte en 2014 si les horaires des guichets de certaines gares TER n’étaient pas rétablis, vous nous proposiez de voter demain la délibération autorisant le versement de cet acompte, alors que la SNCF ne semble pas vouloir satisfaire notre légitime exigence.
Nous pensons aussi, qu’il faut mieux organiser au niveau régional toute la chaine de transport en commun pour aboutir le plus rapidement possible au billet unique, cette fameuse carte orange régionale tant attendue.
Le concept de « mobilité pour tous » doit s’imposer rapidement et permettre à chacun de nos concitoyens de pouvoir profiter des mêmes services sur tout le territoire.
Emploi, formation et mobilité, 3 attentes fortes de nos concitoyens qui doivent s’accompagner d’une bonne qualité de vie, je pense en particulier à la santé bien sûr, souvenons nous des indicateurs sanitaires de notre région. Je pense aussi au logement, qui représente un des principaux postes de dépenses pour les ménages. Je pense enfin au sport et à la culture.
La santé demeure une préoccupation majeure pour les habitants du Nord Pas de Calais.
L’accès à des soins de qualité s’est certes amélioré depuis quelques années avec l’installation d’IRM, scanners et autres technologies de pointe sur l’ensemble du territoire régional. Grâce à ce maillage, le patient régional pourra donc bénéficier des meilleurs équipements pour son traitement et ce, dans des délais tout à fait raisonnables et ce, quelque soit son lieu de résidence. Mais encore faut-il que ce patient ait pu être pris en charge rapidement et facilement. Le médecin généraliste joue ici tout son rôle. Or les perspectives en matière de nombre de généralistes ne sont pas des plus roses. Les inquiétudes sont réelles et avérées sur certains territoires. Généralisons donc les maisons de santé, et notamment là où les défaillances vont se faire le plus cruellement sentir pour les habitants comme c’est le cas dans la Flandre, l’Audomarois ou encore le sud du département du Nord. Ces maisons médicales doivent pouvoir venir en appui de l’exercice et de la formation du personnel médical, et être des facilitateurs de la pratique médicale.
Qui plus est, outre une prise en charge de qualité, des patients à proximité de leur domicile, ces maisons de santé présentent l’avantage d’être des lieux de prévention et d’éducation thérapeutique.
Informer, dépister et accompagner pour soigner encore mieux : c’est ce qu’attendent aujourd’hui de la médecine de proximité les habitants du Nord Pas de Calais.
Car s’il est bien une inégalité sociale des plus criantes et des plus méconnues de notre système de santé c’est celle de l’inégalité face à l’information médicale.
C’est pour ces raisons que nous souhaitons que l’accent soit véritablement mis sur la prévention et l’éducation de la population régionale dans des lieux adaptés et dédiés.
Si la santé est une préoccupation forte de notre population, il en est de même pour le logement.
En effet, une des conséquences directes des préoccupations économiques des habitants du Nord Pas de Calais se retrouve dans la question du logement et plus particulièrement dans celle de la réduction de la facture énergétique.
En effet, 16 % des ménages du Nord-Pas de Calais se trouvent en situation de précarité énergétique.
Autre chiffre parlant, le coût du chauffage, qui représente un peu plus de 70% de la facture énergétique familiale. Avec ce seul chiffre on mesure combien un vaste chantier de réhabilitation thermique des logements est indispensable. Le parc d’habitat du Nord Pas de Calais est en grande majorité constitué de logements anciens, antérieurs à 1975, et pour lesquels l’expression « jeter l’argent par les fenêtres – mais aussi par les murs » prend un sens tout particulier par la quasi-absence voire l’absence totale d’isolation de ces logements.

Ces opérations de rénovation sont complexes et coûteuses. Il nous faut donc être innovant dans la recherche d’une exigence de rénovation efficace.

Aider à la rénovation des logements, oui, mais sans pour autant s’exonérer d’aider au changement de comportements des habitants. Rien ne sert d’isoler un logement sans éduquer l’occupant de ce logement. C’est en quelque sorte une brigade des bonnes habitudes qu’il faudra mettre en place pour aider les habitants à réduire leur facture énergétique.
Ici aussi les chiffres sont parlants : concernant l’habitat privé, dans 20 à 30 % des cas, la consommation énergétique est plus importante après les travaux qu’avant, car les ménages auront été mal conseillés.
Quelques mots enfin sur la culture et le sport.Certains préjugés ont la vie dure : on a trop tendance à opposer  sport et culture. Loin de s’opposer, l’un et l’autre sont complémentaires et ont toute leur importance dans l’appréciation que nos concitoyens portent sur leur cadre de vie.
Le sport et la culture présentent d’ailleurs des problématiques comparables en termes de priorité et en ce qui concerne l’animation du territoire régional.Quand on parle de sport, il est tout aussi important d’évoquer le sport pour tous, celui pratiqué dans les écoles, en famille ou dans les clubs que le sport d’élite pratiqué à haut niveau dans les équipements sportifs d’intérêt régional…
Quand on parle culture, il est tout aussi important d’évoquer l’offre culturelle pratiquée au cœur des territoires que la culture, plus élitiste, diffusée dans les grands équipements culturels ou proposée par  les acteurs majeurs de la vie culturelle régionale.
Nous sommes tous d’accord, je pense, pour dire par exemple qu’il faut accompagner les grandes structures de diffusion.
Dans ce domaine, notre région n’est pas en reste… Madame la Vice-présidente à la culture a rappelé récemment que là où l’intervention régionale se situe à 9 % au niveau national, elle atteint 29 % en Nord Pas de Calais en ce qui concerne les scènes nationales et les centres dramatiques.
De même, chaque entrée à l’Opéra de Lille coûte 22 € à la Région et 133 € à l’ensemble des collectivités qui financent la structure.
Un bel effort qui mériterait, sans aucun doute, une réflexion sur les subventions versées à ces grandes structures et sur leur co-financement par les différentes collectivités. Sans remettre en cause le soutien apporté aux grandes structures de diffusion, il faut connaître la réalité, très concrète, des acteurs de la culture sur les territoires et en particulier en territoire rural. La réalité de ces acteurs modestes qui mènent un véritable combat -pour ne pas dire un parcours du combattant- pour que vive la culture jusque dans les petites salles communales… ceux-là même à qui on refuse des subventions, même d’un faible montant, parce que leurs prestations ou leurs productions, ne sont pas jugées d’un niveau culturel suffisant.
Ils sont pourtant, par leur seule existence, des oasis dans le désert culturel de nos campagnes !Nous sommes donc favorables à plus de justice territoriale et nous voulons accompagner davantage celles et ceux qui sont les moteurs de cette offre culturelle décentralisée, désurbanisée, une offre certes plus modeste, mais ô combien essentielle au-delà même de l’aspect culturel, car elle contribue à l’animation du territoire, crée du lien social et fait se croiser et se rencontrer des publics très différents.
La culture pour tous, vraiment pour tous, ai-je envie d’ajouter, car c’est bien là la volonté qui nous anime avec l’ambition de rendre accessible l’offre culturelle régionale en faisant se déplacer les grandes structures budgétivores au cœur des territoires et en facilitant le déplacement de nos concitoyens vers les grands équipements culturels régionaux.
S’agissant du sport, nous restons bien évidemment favorables au cofinancement des grands équipements sportifs d’intérêt régional… mais pas n’importe lesquels : ceux définis, pointés et ciblés par un schéma régional des équipements sportifs que nous appelons de nos vœux depuis le début du mandat. Parce que dans le cadre de budgets de plus en plus contraints, les décisions doivent être prises en toute connaissance de cause et avec un souci constant d’équilibre des territoires et non pas en fonction de préoccupations clientélistes.
Nous sommes tout autant favorables à l’aide aux clubs classés (rappelons notre amendement sur les clubs primo accédant en Coupe d’Europe), aux aides accordées dans le cadre de l’aide à la performance (l’opposition régionale a initié il y a quelques années le dispositif «performance des jeunes»), aux filières d’accès au sport de haut niveau, les parcours d’excellence sportive, les centres de formation des clubs qui sont les viviers des talents de demain. Le sport de haut niveau, nous ne l’oublions pas, porte avec force les couleurs de notre région et il a valeur d’exemple pour tous nos jeunes…
Nous devons nous interroger sur la place que nous entendons donner au sport et quel type de sport, quelles disciplines, quelles pratiques sportives… nous voulons promouvoir pour répondre aux attentes de nos concitoyens.
Pour cela, il est nécessaire d’agir sur la mobilité, les créneaux horaires, le renforcement des compétences de l’encadrement et mieux penser l’utilisation des équipements pour les rendre plus accessibles à tous… Je pense notamment aux équipements sportifs des lycées et à leur utilisation par les associations et les clubs en dehors des heures de cours.
L’incitation à la pratique sportive, dès le plus jeune âge, doit être promue dans notre région et nous devons accomplir un réel effort en direction de l’handisport, en incitant notamment les clubs de sportifs «valides» à intégrer des équipes ou sections mixtes ou handisport.
Voilà Monsieur le Président, Mes Chers Collègues, je vous ai parlé emploi, formation, mobilité, santé, logement, culture, sport, en vous détaillant nos positions et pistes de réflexions. C’est ce que les habitants du Nord-Pas de Calais attendent de nous.
Montrons leur que c’est possible avant qu’il ne soit trop tard.
Voilà en quelque sorte le « contre-budget », ou plutôt le projet alternatif qu’au nom du groupe l’Opposition régionale je propose aux habitants du Nord-Pas de Calais.
Ce projet, nous n’avons pas voulu le traduire en amendement, car nous savons que vos propositions budgétaires, enserrées dans vos contraintes, vos choix, et vos errements, rendent ce budget inamendable.
C’est la raison pour laquelle nous nous tournons vers les habitants du Nord-Pas de Calais, pour leur dire que nous les avons entendus, pour leur dire que nous sommes prêts à agir pour eux, mais surtout avec eux. Car ce que nous voulons c’est que les habitants du Nord-Pas de Calais soient les acteurs de ce projet, soient les acteurs de leur destin.

Publicité
Commentaires
Union pour l'Arleusis
  • Vous la majorité silencieuse, dans votre commune, dans votre canton, faites comme moi, exprimez-vous sur la politique néfaste de ce gouvernement socialiste qui ne traite pas des vrais problèmes de notre pays.Ce que vous n'avez pas lu,entendu, vu, c'est ici
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Publicité