La panique.......
Maxime Tandonnet Ancien conseiller à la Présidence de la République
La référence aux « années 1930 » est une constante des socialistes dans les moments de panique, de même que les accusations de fascisme et d’extrémisme de droite portées à leurs adversaires.
Sur le plan historique, il est évident que l’extrême droite raciste et antisémite empoisonne périodiquement la vie politique française et sévit aujourd’hui, parfois sous des dehors policés.
Mais les socialistes sont mal placés pour donner des leçons de vertu démocratique car ils eurent largement leur part, avec d’autres, dans le pourrissement du climat idéologique des années 1930 et sous l’Occupation, comme le montre l’ouvrage de Simon Epstein – historien franco-israélien – Un paradoxe français (Albin Michel) :
« Que dire du RNP (le parti collaborateur pro hitlérien)? Il est dirigé par une commission permanente comprenant, outre Déat, lui-même néo-socialiste, 14 membres.
Sur les 14, cinq sont des néo-socialistes (Benedetti, favier, Lafaye, Levillain, Paul Montagnon), six viennent de la SFIO, l’ancien nom du parti socialiste (Albertini, Desphelippon, Dumoulin, Guionnet, Silly, Zoretti). Barbé, venu du PPF, est un ancien communiste. Deux leaders du RNP, et deux seulement viennent de la droite. »
Pourquoi les socialistes ont-ils donc paniqué devant la « manifestation pour tous » de dimanche dernier, au point de ressortir leurs vieilles lunes sur une histoire des années 1930 qu’ils ne connaissent pas ou avec laquelle ils trichent en occultant la responsabilité de leur propre courant historique?
J’y vois trois raisons, par ordre d’importance :
· La rue incarne d’une certaine façon le peuple et ils ont horreur de sentir qu’elle leur échappe voire se retourne contre eux;
· La possibilité d’un « mai 1968″ à l’envers, d’un printemps brûlant, qui heurterait de plein fouet un gouvernement et une majorité déja extrêmement fragilisés;
· La perspective de la naissance d’un mouvement d’opposition nouveau, né de la base sur le thème de l’enfant, transcendant la fragmentation partisane (fn, ump, udi, modem) sur laquelle repose le pouvoir des socialistes et leur domination électorale, tant ils sont minoritaires dans le pays.
Soyons clair, si un tel scénario venait par miracle à se produire, il signifierait la fin du parti socialiste dans sa configuration présente.
Une grosse perte? Je ne le pense pas…